1. CurieuzenAir fournit une analyse unique à haute résolution de la qualité de l’air dans une grande ville européenne (Bruxelles). Les données relatives à la qualité de l’air ont été collectées sur 3 000 sites de mesure avec l’aide des citoyens. Un pourcentage élevé de mesures (83 %) a satisfait à tous les critères de contrôle de qualité. En raison de la densité d’échantillonnage élevée, l’ensemble de données CurieuzenAir permet une estimation fiable de l’exposition au NO2 pour tous les habitants de la Région de Bruxelles-Capitale. Ce type de collecte de données est unique au niveau international.
2. CurieuzenAir révèle l’impact des émissions du trafic sur la qualité de l’air à travers Bruxelles avec un détail sans précédent. La qualité de l’air varie considérablement dans la Région de Bruxelles-Capitale : les concentrations de NO2 se multiplie par dix entre la valeur la plus basse (6,2 μg m-3) et la valeur la plus élevée (60,5 μg m-3). CurieuzenAir révèle à la fois des hotspots locaux de pollution au NO2 (1,4 % des emplacements sont au-dessus du seuil européen de 40 μg m-3) et des zones urbaines avec une très bonne qualité de l’air (1,6 % des emplacements restent sous le seuil de l’OMS de 10 μg m-3). Les émissions du trafic local et la mauvaise ventilation des rues canyons apparaissent comme les principaux facteurs des différences de qualité de l’air observées.
3. CurieuzenAir confirme que la qualité de l’air à Bruxelles s’est considérablement améliorée ces dernières années. Le niveau de dépassement (c’est-à-dire le pourcentage de lieux dépassant la limite européenne de 40 μg m-3) n’est que de 1,4 % en 2021, ce qui est faible lorsqu’on le replace dans une perspective historique. L’ensemble de données CurieuzenAir souligne donc l’amélioration de la qualité de l’air au cours de la dernière décennie (le niveau de dépassement estimé était de 50 % en 2010 et de 10 % en 2019). Cette amélioration est attribuée à une réduction des émissions de NO2 résultant à la fois d’une meilleure technologie (objectifs d’émission plus stricts imposés par la législation de l’UE ; utilisation accrue de la technologie SCR « AdBlue » ; adoption de zones à faibles émissions) et d’une diminution de l’intensité du trafic (télétravail stimulé par la pandémie de COVID19 ; zones piétonnes à faible circulation ; augmentation de la pratique du vélo).
4. Les pollutions atmosphériques par le NO2 au niveau des rues continuent d’avoir un impact substantiel sur la santé de la population de la Région de Bruxelles-Capitale et continueront de le faire à l’avenir. Récemment, l’Organisation mondiale de la santé a révisé ses lignes directrices et a défini le seuil de 10 μg m-3 comme le niveau de concentration (moyenne annuelle) à partir duquel les effets sur la santé commencent à apparaître. La base de données CurieuzenAir révèle que 98,6% de la population bruxelloise vit ou travaille à un endroit qui dépasse cette valeur seuil.
5. CurieuzenAir révèle un schéma clair d' »inégalité de l’air » dans la Région de Bruxelles-Capitale. Il existe un lien évident entre le statut socio-économique des habitants de Bruxelles et la qualité de l’air (concentration annuelle de NO2) à leur domicile. Les zones à forte densité de population connaissent des niveaux de NO2 plus élevés, et les personnes ayant un revenu plus élevé ont tendance à avoir une meilleure qualité de l’air à leur domicile (bien qu’elles possèdent plus de voitures).
6. CurieuzenAir illustre le pouvoir de la science citoyenne à grande échelle. La vaste collecte de données de CurieuzenAir aurait été impossible sans l’enthousiasme de milliers de citoyens. L’ensemble des données de CurieuzenAir a fourni des informations sans précédent sur les caractéristiques et les facteurs de la pollution atmosphérique, ce qui peut contribuer à améliorer les modèles et à mieux informer les politiques futures. Les données de CurieuzenAir ont fourni des informations sans précédent sur les modèles et les moteurs de la pollution atmosphérique, ce qui peut contribuer à améliorer les modèles et à mieux informer les politiques futures. De cette façon, les citoyens de Bruxelles ont contribué directement à une meilleure politique environnementale dans la Région de Bruxelles-Capitale.
7. CurieuzenAir ne fournit pas seulement des données détaillées pour Bruxelles, mais montre également des modèles et des tendances qui sont très pertinents pour d’autres villes européennes. Alors que la réduction de l’intensité du trafic induite par la COVID est probablement temporaire, une partie de l’amélioration observée est liée à la politique de qualité de l’air de l’UE et sera permanente. Nous soutenons que ces effets ne sont pas spécifiques au contexte de Bruxelles. Si la collecte de données de type CurieuzenAir était appliquée dans d’autres villes de l’UE, elles montreraient probablement des modèles et des tendances similaires. En ce sens, CurieuzenAir constitue une étude de cas pertinente pour l’impact des politiques de qualité de l’air dans toutes les villes européennes.