CurieuzenAir est un projet scientifique auquel les citoyens participent activement. Il propose aux Bruxellois.es de collecter des données sur la qualité de l’air sous la houlette de scientifiques professionnel.le.s. De cette façon, ils contribuent à résoudre un problème scientifique complexe. Le projet a pour but d’établir une cartographie précise de la qualité de l’air dans tout Bruxelles, du Bois de la Cambre à la Rue de la Loi!
3.000 CurieuzenAirs mesurent la qualité de l’air à Bruxelles
À quel point l’air dans votre rue est-il sain ?
CurieuzenAir va procéder à une analyse extrêmement détaillée de la qualité de l’air à Bruxelles sur la base de mesures réalisées sur 3000 sites. Un objectif très ambitieux, ce qui explique que nous faisions appel aux Bruxelloises et aux Bruxellois. Familles, entreprises, associations, écoles, toutes peuvent se retrousser les manches et mesurer la qualité de l’air devant leur maison, leur appartement ou leur bâtiment. Il leur suffit de fixer un dispositif de mesure très simple à leur fenêtre.
Ce dispositif va mesurer les concentrations en dioxyde d’azote (NO2) dans l’air, un bon indicateur de la pollution de l’air provoquée par la circulation, pendant un mois entier. Bruxelles est la première capitale du monde où la qualité de l’air va être cartographiée avec l’aide de ses habitants et habitantes. Elle fait donc œuvre pionnière et se pose en exemple pour d’autres villes européennes.
Les données des mesures de CurieuzenAir nous permettront de mieux évaluer les effets du NO2 sur la santé. Nous serons ainsi en mesure de fournir des informations et des conseils scientifiquement étayés aux décisionnaires, ce qui bénéficiera en retour aux Bruxelloises et Bruxellois. En d’autres termes, ce projet est mené par le public pour le public.
CurieuzenAir souhaite avant tout faire avancer la science. La question est simple : quelle est la qualité de l’air à Bruxelles ? Y répondre est scientifiquement plus compliqué qu’il n’y paraît. Car tout dépend de l’endroit où l’on se trouve à Bruxelles. La qualité de l’air varie fortement d’une rue à l’autre en raison de l’effet dit du canyon urbain. Dans une rue très fréquentée, les particules polluantes subsistent plus longtemps dans l’air et dégradent considérablement sa qualité. Qui par contre peut sensiblement s’améliorer dans un parc ou un espace ouvert pourtant peu éloigné.
Compte tenu de cette variabilité, nous devons multiplier les sites de mesure. Il est impossible pour un ou une scientifique de s’en sortir sans aide, c’est la raison pour laquelle nous lançons un appel aux Bruxelloises et aux Bruxellois. Des mesures collectives de la qualité de l’air sur 3000 sites à Bruxelles nous fourniront un ensemble de données d’une valeur scientifique inestimable et permettra de calculer avec précision l’exposition de la population au NO2. Par ailleurs, ces mêmes données serviront à améliorer un modèle informatique complexe relatif à la qualité de l’air.
Le dioxyde d’azote (NO2) se forme lors de la combustion à haute température, par exemple dans le moteur d’une voiture. À Bruxelles, près de la moitié des émissions de dioxyde d’azote proviendrait de la circulation. À ce sujet, rappelons aussi que les véhicules diesel émettent plus de NO2 que les moteurs à essence.
Des concentrations élevées en NO2 ont des effets non négligeables sur la santé (irritation des voies respiratoires, aggravation de l’asthme ou de la bronchite chronique) mais aussi sur l’environnement (par le biais du smog et des pluies acides).
CurieuzenAir attache une grande importance à la fiabilité des mesures. La minutie et la précision sont primordiales pour la science, et donc pour la science participative. Partant, CurieuzenAir mesure la qualité de l’air au moyen d’une méthode standardisée aussi simple que fiable.
La mesure du NO2 dans l’air s’effectue au moyen de deux tubes diffuseurs, placés dans le nez d’un panneau immobilier. Ce panneau se fixe à l’extérieur d’une fenêtre et y reste 4 semaines. Nous utilisons deux tubes pour garantir l’exactitude des résultats de mesure sur chaque site. Le panneau immobilier, quant à lui, veille à ce qu’à chaque endroit, les tubes de mesure soient suspendus à la même distance de la fenêtre.
Chaque tube contient une couche de gel qui absorbe les molécules de NO2 présentes dans l’air. Au terme de ces 4 semaines, les tubes sont envoyés au laboratoire pour analyse. Le laboratoire mesure la quantité totale de NO2 qui a été « capturée » dans le gel, puis la concentration moyenne en NO2 dans l’air extérieur. Ceux-ci subissent un contrôle qualité strict et sont étalonnés sur la base des stations de mesure de Bruxelles Environnement.
CurieuzenAir s’inspire des projets CurieuzeNeuzen menés à Anvers et en Flandre. CurieuzenAir est une initiative de l’Université d’Anvers, du mouvement urbain BRAL et de l’Université libre de Bruxelles. Ce projet a vu le jour grâce aux partenaires impliqués.
CurieuzenAir s’inscrit dans le Brussels Clean Air Partnership, une initiative financée par Bloomberg Philanthropies. Ce Brussels Clean Air Partnership met tout en œuvre pour élaborer une approche coordonnée et scientifiquement étayée pour réduire la pollution de l’air sur l’ensemble du territoire de la Région de Bruxelles-Capitale avec l’aide d’universités, d’ONG et de pouvoirs locaux.